PIXELISÉES
Pixelisées prend source dans une image d'archive trouvée dans l'album de mon grand-père. Face à cette jeune fille en équilibre sur une voie ferrée, ma tentative d'identification se heurte à un visage réduit à sa configuration pixélisée. En parcourant cet album, je découvre un motif récurrent : des femmes reléguées à l'arrière-plan, figurantes floues d'une histoire qui ne les nomme pas.
Ce projet interroge la place des femmes dans les archives familiales et collectives, révélant les mécanismes genrés de la mémoire visuelle. La numérisation et le zoom extrême sur ces visages transforment l'anonymat imposé en abstraction pixelisée, dévoilant une esthétique de l'effacement qui devient paradoxalement signature. Par un processus de réappropriation technique, ces portraits sont ensuite matérialisés par impression argentique au Brun Van Dyck. Ce procédé ancien appliqué à des images numériquement altérées crée une tension entre préservation et transformation, entre héritage et réinterprétation.
Do rosto vou aos corpos, aos gestos que ficam gravados em imagem.
Du visage je vais aux corps, aux gestes qui restent gravés en image.
